ENJOY – BUREAUX À PARIS BATIGNOLLES

Une sculpture urbaine, construite au-dessus d’un paysage ferroviaire et dont la verticalité évoque l’architecture traditionnelle de Paris.

L’ancienne friche ferroviaire située à la limite entre le quartier parisien des Batignolles et la ville de Clichy, en bordure du faisceau ferroviaire de la Gare Saint-Lazare, a fait l’objet d’une transformation radicale au cours des vingt dernières années. Initialement destiné à héberger le Village Olympique pour la candidature de Paris en 2012, ce site a été dessiné par François Grether, pour devenir un grand quartier urbain. À l’image de la ville haussmannienne, les nouveaux bâtiments de logements et de bureaux se développent autour d’un grand parc, le Parc Martin-Luther-King. La tour du nouveau Tribunal de Grande Instance de RPBW est le landmark de ce nouveau fragment de ville. ENJOY marque l’entrée nord-ouest du quartier, sur une parcelle très contrainte par sa géométrie et sa structure : elle est en effet constituée d’une dalle qui ne bénéficie que de quelques appuis disposés entre les rails. Le bâtiment est caractérisé par un plan en trois ailes, qui partent de son centre pour chercher des relations spécifiques avec le quartier. Cette forme, a priori sans régularité, a le mérite de proposer le moins de façade possible face aux voies ferrées sans renoncer à protéger le quartier des nuisances sonores. Cette volumétrie permet aussi de tracer les contours de plateaux lumineux qui tolèrent toutes les configurations possibles. La forme propose redents et décrochés. Une façade légèrement angulaire se profile sur la rue Rostropovitch, artère principale du quartier. Au sud, vers la voie ferrée, les façades définissent une cour intérieure paysagée, et créent une scénographie pour les passagers des trains qui transitent par la Gare Saint-Lazare. La dalle d’implantation a imposé la conception d’une structure légère. Le bois s’est donc imposé avec évidence comme le matériau de construction privilégié. Au-dessus d’un socle béton qui crée la connexion avec la dalle, la structure en élévation est une structure poteaux/poutres en bois d’épicéa et planchers de bois massif CLT. Les façades métalliques, réalisées également sur cadres en bois solide, jouent, dans leur composition, de la vitesse et des effets cinétiques. L’ensemble reprend quelques codes haussmanniens pour mieux s’asseoir dans l’alignement d’une rue légèrement courbe : un socle, un corps et un attique. Les 2700 m3 de bois utilisés participent au profil environnemental exceptionnel du bâtiment, qui a reçu plusieurs labels, dont le label BEPOS et le label BBCA. 1950 m2 de panneaux solaires en toiture créent un surplus d’énergie de 23%, et le bâtiment est lui-même peu gourmand en ressources. Selon les mots de Jean-Philippe Hugron, « ce projet n’oppose jamais les constituantes de son environnement ; au contraire, il les réconcilie. C’est, en soi, un délicieux apaisement, une respiration. »